Le Pire...
Non, au Québec tout n’est pas parfait. Suite à la publication des dix bonnes idées du Québec à importer en France,
et par souci de répondre aux demandes de nos chers riverains, voici dix
lois, habitudes ou mœurs québécoises qui donnent presque envie de
« crisser son camp » (partir).
1. Payer chaque année pour avoir le droit de conduire
Si le permis de conduire se renouvelle tous les quatre ans au Québec, il faut chaque année s’acquitter de la somme de 100 dollars pour conserver le droit de conduire sa voiture.
Et si vous n’avez pas payé ces droits pendant trois ans, il faudra repasser les examens du permis pour conduire à nouveau.
La « cerise sur le sundae » – comme on dit ici –, c’est que le petit
courrier qui vous demande de payer arrive chaque année au moment de
votre anniversaire. Ça donne envie de prendre le vélo.
2. Les appels reçus décomptés du forfait téléphonique
« Le Canada, c’est le pire pays pour ce qui est d’Internet et de la
téléphonie ! » s’exclame à côté de moi un jeune émigré français, avec
qui je compare les opérateurs téléphoniques. Bon, il exagère un peu,
mais il est vrai qu’un forfait illimité Internet, par exemple, est
encore assez rare chez les particuliers au Canada, et plutôt cher.
Pour ce qui est des forfaits de « cellulaires », il faut noter qu’en
plus des appels sortants, les minutes d’appels entrants sont également
décomptées.
3. Interdiction de boire de l’alcool sur la voie publique
Si vous promenez dans la rue avec une bouteille, n’oubliez de la
glisser au préalable dans un emballage quelconque, qu’on ne vous accuse
pas de boire sur la voie publique (vous seriez alors passible
d’amende)... Dans les dépanneurs – les épiceries –, on vous propose
souvent un sac en papier si vous achetez de l’alcool.
De la même façon, il est interdit de boire dans les parcs publics,
sauf si vous prenez votre repas en même temps (nota bene : un paquet de
chips n’est pas considéré comme un repas).
4. Le prix affiché n’est jamais celui qu’on paye
Pour quasiment tous les produits achetés au Québec, le prix affiché
n’est pas celui que vous réglerez en partant : il faut penser à ajouter les taxes. La taxe des ventes du Québec (TVQ), soit 9,975% du prix initial, puis la taxe sur les produits et services (TPS), soit 5%.
Et si vous payez en quittant un bar, un resto, un taxi ou un salon de
coiffure, il faudra en plus ajouter le pourboire – au moins 15% de la
note totale. Par exemple, pour un plat affiché à 15 dollars sur le menu,
on payera au final 19,50 dollars minimum.
5. Faire la queue devant les restos
La plupart des restos ne prennent pas de réservations. A la place, on
fait la queue en attendant qu’une table se libère – il n’est pas
inhabituel d’attendre debout plus d’une demi-heure...
Dans certains restos, on prend votre numéro et on vous appelle quand
c’est votre tour. Faut pas avoir trop faim... (Bon, au moins on a
largement le temps de choisir son plat.)
6. Eménager/déménager tous en même temps
Le 1er juillet, au Québec, c’est la cohue : tous ceux qui changent de logement le font à cette date.
Plus pratique pour s’organiser et avoir de la main d’œuvre, car ce
jour-là est férié – c’est la fête nationale (« Et nous, la fête du
Canada, on s’en câlisse », me glisse un Québécois). Mais c’est sans
doute le seul avantage.
En effet. C’est le bazar complet dans les rues, le prix de location
d’un camion de déménagement peut passer du simple au double autour du 1er juillet, et c’est le chassé-croisé dans chaque logement entre les anciens locataires qui partent et les nouveaux qui arrivent.
Cette tradition tient au fait que la grande majorité des baux de
location commencent et terminent à cette date. Pourquoi ne pas changer ?
Parce que, notamment, des baux uniformisés créent une plus forte
demande de logements, ce qui contente les propriétaires. Et bonne fête
du Canada !
7. Le monopole de la vente d’alcool
Au Québec, une seule société a le monopole de la vente d’alcool : la Société des alcools du Québec (SAQ). Résultat :
- les prix sont plus élevés (le prix de revente est en moyenne 2,5 fois plus cher que le prix d’achat au producteur ) ;
- les produits proposés manquent de diversité.
Un recours collectif
contre la société d’Etat avait été demandé en avril dernier par un
citoyen, afin d’autoriser la concurrence ; recours qui vient d’être
refusé par la Cour supérieure du Québec.
8. Attendre une vingtaine heures aux urgences
« Je suis allé aux urgences pour un genou cassé, me raconte un
Montréalais. Au bout de sept heures d’attente, n’en pouvant plus, je
suis rentré chez moi. Je suis revenu le lendemain ; je n’ai pu enfin
voir un médecin qu’au bout de sept heures. »
« Les urgences, c’est l’horreur. A moins d’être au bord de la mort,
on doit parfois attendre jusque vingt heures ; avec de jeunes enfants,
c’est mission impossible », explique un père de famille.
Bref, manque de moyens, mauvaise organisation, quelles qu’en soient
les raisons, la moyenne d’attente pour un patient qui arrive aux
urgences dans un hôpital québécois est de plus de dix-sept heures. Faut prendre son mal en patience...
9. Carte de crédit et carte de débit
Au Canada, on a en général deux cartes bancaires. La carte de débit
permet de retirer sur ses fonds bancaires, mais n’avance pas d’argent.
Pas possible non plus avec cette carte de faire des payements en ligne.
Pour ça, il faut une carte de crédit en sus. Plus de frais, plus de papiers... Et moins de place dans le portefeuille.
10. Le très mauvais état des routes
C’est connu en Amérique du Nord : les routes au Québec sont dans un sale état. Nids-de-poule en pagaille, infrastructures qui s’effondrent... Face à cela, plusieurs raisons sont évoquées :
- le grand nombre de camions qui circulent en transportant des charges très lourdes (souvent bien supérieures aux maxima autorisés chez les voisins des Etats-Unis, par exemple) ;
- la piètre qualité des infrastructures (due notamment, on me souffle, à la corruption et aux liens incestueux entre gouvernement et entrepreneurs en construction) ;
- l’amplitude des températures entre hiver et été et les longues périodes de gel, à l’origine de fractures dans les routes lors du printemps.
Et si le mécontentement des Québécois sur l’état de leurs routes est bien vivace, il ne date pas d’hier [PDF].
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