samedi 21 décembre 2013

LES TRADITIONS DE NOËL AU QUÉBEC

La période des Fêtes en est une de réjouissances, mais aussi de traditions. Depuis des siècles, les Québécois ont raffiné certaines coutumes qui, maintes fois répétées, font partie des mœurs. Petit survol d'un Noël traditionnel dans la Belle Province.



L'arbre de Noël
Il y a seulement quelques décennies, le père de famille empoignait une hache et partait seul, ou avec sa conjointe et ses enfants, un dimanche, pour choisir un sapin de Noël dans la forêt.

  • L'arbre devait être le plus beau possible, avec des branches bien fournies. Si l'arbre idéal était difficile à trouver, il fallait aussi le ramener, dans la neige, sans trop l'endommager. Et gare à ceux qui ramenaient une épinette. Ils devenaient rapidement la risée de leurs proches.
  • Une fois à la maison, toute la famille décorait l'arbre. Boules, lumières, « glaçons » et petites figurines étaient accrochés aux branches. Puis, une fois dépouillé, l'arbre se retrouvait à l'extérieur, vers le 6 janvier.
Le père Noël
Vêtu de rouge et portant une longue barbe blanche, ce sympathique personnage est le pendant de Saint-Nicolas, populaire dans plusieurs pays d'Europe.

  • Pour les Québécois, le père Noël quitte son domaine du Pôle Nord pour visiter tous les foyers de la Terre, sur les douze coups de minuit, et distribuer des cadeaux aux enfants sages. Heureusement, il bénéficie de plusieurs fuseaux horaires pour accomplir sa lourde tâche.
  • Lors de son passage, il entre par la cheminée et dépose des cadeaux sous l'arbre de Noël. Certains ont même poussé la tradition en ramonant cette voie d'accès, le 24 décembre en journée.
  • - Cette tradition a été modifiée dans certains foyers, au cours des années soixante et soixante-dix. Avec le chauffage électrique, des résidences plus récentes n'étaient pas munies de cheminées, au grand dam des enfants. Des parents ont donc eu l'idée de laisser une petite ouverture à une des fenêtres de la maison, ou d'adresser une clé au père Noël, afin que le bedonnant personnage puisse entrer.
  • Mais comment le remercier pour sa générosité? En lui laissant un petit goûter. Au Québec, plusieurs familles déposent un verre de lait et un biscuit sous l'arbre. Chez les Québécois d'adoption originaires de France, le goûter se compose d'un verre de vin et d'une orange. Le personnage légendaire n'a qu'à déguster les offrandes, en tout ou en partie.
  • Les enfants, c'est connu, sont fébriles dans les heures qui précèdent la distribution des cadeaux. Ils ont peine à dormir et guettent le passage du père Noël. Certains l'ont vu, d'autres non.
  • Dans plusieurs foyers, un costume de père Noël, porté une fois par an, attend qu'un père, qu'un oncle, qu'un ami l'endosse pour le bonheur des tout-petits.
Les cadeaux
Les traditions reliées aux cadeaux ont évolué avec la commercialisation de Noël.

  • Voilà un siècle, les enfants, excités, accrochaient un bas au manteau du foyer ou déposaient la pièce de vêtement au pied de l'arbre. Le père Noël y glissait alors des pommes et une orange, un fruit de luxe pour le Québec de l'époque. Les parents n'hésitaient pas à dépenser plusieurs sous pour s'en procurer. Cette tradition est presque complètement disparue.
  • Si les pommes et les oranges ont été remplacées par des cadeaux plus commerciaux, plusieurs familles attendent minuit pour les déballer. D'autres le feront au retour de la messe de minuit.
  • Une tradition a vu le jour au 20e siècle et est malheureusement en voie de disparition. En septembre, des grandes chaînes de magasins adressaient, à tous les foyers, un catalogue de Noël. Les enfants faisaient des listes et rêvaient durant des mois.
La messe de minuit
S'il est une tradition qui persiste, c'est bien celle de la messe de minuit. Elle demeure le rendez-vous de toute une communauté. Et, si les églises sont plutôt peu fréquentées tout au long de l'année, il n'est pas rare que les fidèles doivent jouer du coude, ou arriver tôt ? parfois une heure avant ? pour avoir une place dans le temple religieux.

  • Dans certaines localités plus populeuses, les prêtres ont ajouté une seconde messe de minuit, célébrée à 20 heures, pour accommoder les fidèles.
  • La messe de minuit demeure un moment de retrouvailles. Les enfants du village, partis vers d'autres localités, reviennent souvent dans la parenté lors de cette période. La cérémonie religieuse devient alors prétexte à des rencontres entre personnes qui se sont perdues de vue depuis un an.
  • Si, depuis quelques années, la messe de minuit ne compte d'un seul office religieux, les prêtres célébraient jadis trois messes consécutives à compter de minuit. Imaginez l'impatience des enfants et de certains adultes. Faites-vous plaisir, relisez Les Trois Messes basses d'Alphonse Daudet (1870) pour en saisir toute la fébrilité.
Le réveillon
Une fois de retour à la maison, après la messe de minuit, enfants et parents ouvrent les cadeaux, puis tous se retrouvent autour de la table pour le traditionnel réveillon.

  • Dinde, atocas (canneberges), pâté de viande et bûche de Noël font traditionnellement la joie des convives. Aujourd'hui, le menu parfois est plus élaboré, mais la tradition persiste.
  • La tradition du gâteau aux fruits remonte au début du 18e siècle.
Noël et la foi
Certaines religions fêtent plus ou moins Noël.
Noël chez les protestants

  • La nuit, à l'aube et au matin, les protestants sont invités à partager des repas pour commémorer la Cène.
  • Si la crèche est absente, l'arbre y est bien présent. Il symbolise le paradis d'Adam et d'Ève, de même que le bien et le mal.
  • Dans certaines églises, les cadeaux sont distribués le dimanche précédant la fête. D'autres recommandent le partage de 13 desserts.
  • Noël chez les Juifs
  • Chez les familles de confession juive, on ne fête pas Noël. Toutefois, les croyants soulignent l'Hanoucca (Hanouka), ou Fête des Lumières.
  • La coutume veut qu'on allume huit bougies, à raison d'une par jour. Une fois toutes les chandelles allumées, les croyants se réunissent autour d'un bon repas et distribuent monnaie et cadeaux aux enfants, sans y être obligés par une mtsiva.
  • Cette fête est soulignée à des dates différentes, année après année, généralement en décembre.
  • Certains Juifs intègrent toutefois quelques éléments païens à leurs traditions, le 25 décembre.
Noël chez les musulmans
Les musulmans ne fêtent pas Noël. Toutefois, au grand dam des traditionalistes, des familles n'hésitent pas à se procurer un arbre, à le décorer et à donner des cadeaux aux enfants. Certains vont même jusqu'à avoir recours au père Noël pour distribuer les présents offerts le 25 décembre.
Noël chez les néoquébécois
De plus en plus présentes en sol québécois, les immigrants fêtent également Noël, à leur façon.
Noël chez les Italiens
Au Québec, plus de 200 associations s'efforcent de garder la langue et les traditions culturelles de chacune des régions d'Italie.

  • Les décorations, dont la crèche (il présepio), prennent une grande place, de même que l'arbre de Noël d'influence nord-américaine.
  • Si le père Noël est présent, « la Béfana » (vieille femme dite sorcière parce qu'elle n'a pas accueilli la Sainte Famille) fait partie des traditions. C'est elle qui distribue les cadeaux à tous les enfants.
  • Les bas de Noël sont également populaires, mais ils sont accrochés la veille de l'Épiphanie, le 6 janvier et la « Béfana » passe pour les garnir. Selon son comportement, l'enfant trouve dans son bas des fruits (oranges, clémentines) et des friandises pour les bonnes actions, mais quelquefois du charbon pour le côté négatif.
  • Au même titre que les chrétiens, les Italiens se rendent à la messe de minuit.
Noël chez les Haïtiens
Pour la communauté haïtienne, la fête de Noël est d'abord et avant tout, une fête religieuse passée en famille. À la messe de minuit, tous les gens sont bien vêtus, et ils le font avec respect et fierté.

  • À la maison, l'arbre de Noël et les décorations traditionnelles sont de mise. À l'origine, on partait couper l'arbre dans le parc de Macaya, pour le décorer ensuite à la maison. Ces décorations sont axées sur l'aspect religieux de la fête. Nous y trouvons donc la crèche et les personnages sacrés traditionnels.
  • En ce qui a trait aux cadeaux et aux différentes surprises, ceux-ci seront plutôt réservés pour le jour de l'An, lors de promenades joyeuses de famille en famille pendant lesquelles seront échangées « les étrennes ».
  • Une chanson émouvante intitulée Tonton Nwèl, généralement entonnée par les enfants et qui parle des plus démunis, demande à Papa Noël de passer les voir cette année, puisque l'année dernière, il a oublié de le faire... Jwayeu Nwèl!
  • Noël chez les Grecs
  • Encore aujourd'hui, plusieurs personnes d'origine grecque pratiquent 40 jours de jeûne durant la période de l'avent. La fête de Noël est donc attendue avec impatience.
  • Les arbres de Noël et les décorations traditionnelles sont également très populaires auprès des Montréalais d'origine grecque.
  • Les cadeaux de Noël étaient autrefois peu offerts, mais au fil des années, la tradition est devenue un calque de celle des Montréalais. Les cadeaux sont échangés à Noël et le 1er janvier, jour de la Saint-Basile.
  • Lorsque les gens se rencontrent à Noël et au Nouvel An, ils se saluent en disant Hronia polla, qui signifie « nombreuses années de bonheur ».
  • La saison des Fêtes bat son plein à partir du 6 décembre, fête de Saint-Nicolas et dure jusqu'au 6 janvier, fête de l'Épiphanie.
  • Avant Noël, certains enfants chantent des chants de Noël (Kalanda) et vont dans des commerces grecs pour recueillir des dons pour des organismes de charité. Le Jour de la Saint-Basile (Jour de l'An) est un encore un temps pour les fêtes et cadeaux. Saint-Basile est le père Noël des Grecs.
Noël chez les Hispaniques
Chez les Latins, les traditions sont les mêmes que celles des Québécois. Ce sont toutefois les aspects religieux et le regroupement familial qui prédominent.

  • Le 24 décembre, la messe est célébrée à 21 h pour célébrer la naissance de Jésus.
  • Après la cérémonie, il y un moment de prières en famille, au retour à la maison. Le repas est ensuite partagé (toujours en famille) avec dinde, salades et riz.
  • Les cadeaux sont offerts dans la nuit sous forme de « libre échange ». Le 25 décembre, il y a un déjeuner à la maison avec panettone (pain italien sucré aux fruits) fruits secs, noix, etc. En ce qui concerne le 1er de l'An, les gens font la fête souvent à l'extérieur avec les amis et/ou les parents. Feliz Navidad!
Mais, quelles que soient vos origines, Noël et ses traditions, passées ou en devenir, font la joie des petits et grands.

Source : canalvie.com

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à commenter...